Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/155

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Ce sont des corps tordus dans toutes les postures,
Des faces de lion avec des cols de bœuf,
Des chairs comme du marbre et des musculatures
À pouvoir d’un seul coup rompre un câble tout neuf.

Rien ne pèse sur eux, ni coupole ni voûtes,
Pourtant leurs nerfs d’acier s’épuisent en efforts,
La sueur de leurs bras semble pleuvoir en gouttes ;
Qui donc les courbe ainsi puisqu’ils sont aussi forts ?

C’est qu’ils portent un poids à fatiguer Alcide ;
Ils portent ta pensée, ô maître, sur leurs dos,
Sous un entablement, jamais Cariatide
Ne tendit son épaule à de plus lourds fardeaux.