Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/60

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En passant devant eux, à chaque pas l’on cogne
Des os demi rongés, des restes de charogne,
Des crânes sonnant creux.
On voit de chaque trou sortir des jambes raides,
Des apparitions monstrueusement laides
Fendent l’air ténébreux.

C’est ici que l’énigme est encor sans Œdipe,
Et qu’on attend toujours le rayon qui dissipe
L’antique obscurité.
C’est ici que la mort propose son problème,
Et que le voyageur, devant sa face blême
Recule épouvanté.

Ah ! que de nobles cœurs et que d’âmes choisies,
Vainement, à travers toutes les poésies,
Toutes les passions,
Ont poursuivi le mot de la page fatale
Dont les os gisent là sans pierre sépulcrale
Et sans inscriptions !