Page:Gautier - La Peau de tigre 1866.djvu/346

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Le maître fait exécuter des assemblés, des jetés, des ronds de jambe, des glissades, des changements de pied, des taquetés, des pirouettes, des ballons, des pointes, des petits battements, des développés, des grands fouettés, des élévations, et autres exercices gradués selon la force des élèves : toutes font le pas ensemble, et viennent ensuite le refaire devant le professeur, trônant gravement entre deux chaises, dont l’une supporte son mouchoir et ses gants, et l’autre sa tabatière ; dans les intervalles, elles vont se pendre aux crampons pour exécuter des plies, et s’exercent à faire des arabesques en jetant leur jambe sur ces traverses de bois dont nous avons parlé tout à l’heure. Elles restent ainsi le pied à la hauteur de l’épaule dans une position impossible qui tient le milieu entre la roue et l’écartèlement. Autrefois, on jugeait les régicides suffisamment punis en exagérant un peu cette position. Ces travaux ont pour but d’assouplir les jointures, d’allonger les muscles, et de donner du jeu aux jambes. La danse commence par la gymnastique, et la sylphide future doit mettre ses pieds dans les bottes. Une heure de cet exercice équivaut à six lieues avec des bottes fortes dans les terres labourées, par un temps de pluie.