Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

une de ses femmes se tenant nue et debout devant lui, la tête ceinte d’un large bandeau d’où s’épanouissaient en gerbe des fleurs de lotus. Dans un autre tableau, le Pharaon, sans rien perdre de son impassibilité souveraine et sacerdotale, allongeait la main et touchait le menton d’une jeune fille, vêtue d’un collier et d’un bracelet, qui lui présentait un bouquet à respirer.

Ailleurs on l’apercevait incertain et souriant, comme s’il eût malicieusement suspendu son choix, au milieu des jeunes reines agaçant sa gravité par toutes sortes de coquetteries caressantes et gracieuses.

D’autres panneaux représentaient des musiciennes et des danseuses, des femmes au bain, inondées d’essence et massées par des esclaves, avec une élégance de poses, une suavité juvénile de formes et une pureté de traits qu’aucun art n’a dépassées.

Des dessins d’ornementation d’un goût riche et compliqué, d’une exécution parfaite, où se mariaient le vert, le rouge, le bleu, le jaune, le blanc, couvraient les espaces laissés vides. Dans des cartouches et des bandes allongées en stèles se lisaient les titres du Pharaon et des inscriptions en son honneur.