Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/178

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ment ; elle donna l’éveil à toute la maison ; les esclaves et les servantes sortirent de leurs cellules et, mis au fait par Nofré de l’étrange disparition de Tahoser, se livrèrent aux perquisitions les plus minutieuses ; ils montèrent sur les terrasses, fouillèrent chaque chambre, chaque réduit, tous les endroits où elle pouvait être. Nofré, dans son trouble, alla jusqu’à ouvrir les coffres à serrer les robes, les écrins qui renfermaient les bijoux, comme si ces boîtes eussent pu contenir sa maîtresse.

Tahoser n’était décidément pas dans la maison.

Un vieux serviteur d’une prudence consommée eut l’idée d’inspecter le sable des allées et d’y chercher les empreintes de sa jeune maîtresse ; les lourds verrous de la porte de ville étaient à leur place et faisaient repousser la supposition que Tahoser fût sortie de ce côté. Il est vrai que Nofré avait parcouru étourdiment tous les sentiers, y marquant la trace de ses sandales ; mais, en se penchant vers le sol, le vieux Souhem ne tarda pas à reconnaître, parmi les pas de Nofré, une légère dépression qui dessinait une semelle étroite, mignonne, appartenant à un pied beaucoup plus petit que le pied de la suivante. Il sui-