Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/187

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fauteuil, donna un coup de poing sur la tête du nain, et se dirigea vers les appartements de granit.

Chacune de ces chambres était formée de blocs d’une grandeur prodigieuse, et fermée par des portes de pierre qu’aucune puissance humaine n’eût pu forcer, à moins de savoir le secret qui les faisait s’ouvrir.

Dans ces chambres étaient enfermés les richesses du Pharaon et le butin enlevé aux nations conquises. Il y avait là des lingots de métaux précieux, des couronnes d’or et d’argent, des gorgerins et des bracelets d’émaux cloisonnés, des boucles d’oreilles reluisant comme le disque de Moui ; des colliers à rangs septuples de cornaline, de lapis-lazuli, de jaspe sanguin, de perles, d’agates, de sardoines, d’onyx ; des cercles finement travaillés pour les jambes, des ceintures à plaques d’or gravées d’hiéroglyphes, des bagues à chaton de scarabée ; des files de poissons, de crocodiles et de cœurs en estampage d’or, des serpents d’émail se repliant plusieurs fois sur eux-mêmes ; des vases de bronze, des buires d’albâtre rubané, de verre bleu où se tordaient des spirales blanches ; des coffrets de terre émaillée, des boîtes en bois de sandal affec-