Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/251

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— Impossible, répondit l’oëris, quand même, au lieu d’être une misérable, tu serais un des plus hauts personnages du royaume.

— Je sais où est Tahoser, » lui chuchota la vieille, accentuant chaque syllabe.

L’oëris, à ces mots, prit Thamar par la main, lui fit franchir le premier pylône, et la conduisit, à travers l’allée de colonnes et la salle hypostyle, dans la seconde cour, où s’élève le sanctuaire de granit, précédé de deux colonnes à chapiteaux de lotus ; là, appelant Timopht, il lui remit Thamar.

Timopht conduisit la servante sur la terrasse où se tenait Pharaon, morne et silencieux.

« Ne lui parle que hors de portée de son sceptre, » recommanda Timopht à l’Israélite.

Dès qu’elle aperçut le roi dans l’ombre, Thamar se laissa tomber la face contre les dalles à côté des corps qu’on n’avait point relevés, et bientôt, se redressant, elle dit d’une voix assurée :

« Ô Pharaon ! ne me tue pas, j’apporte une bonne nouvelle.

— Parle sans crainte, répondit le roi, dont la fureur était calmée.