Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/256

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noir, et au milieu de laquelle scintillaient dans un triangle des mots inconnus.

Cependant le char de Pharaon volait à travers les obstacles, et les essieux rayaient les murs aux passages étroits.

« Modère tes chevaux, dit Thamar au Pharaon ; le fracas des roues dans cette solitude et ce silence pourrait donner l’éveil à la fugitive, et elle t’échapperait encore. »

Pharaon, trouvant le conseil judicieux, ralentit, malgré son impatience, l’allure impétueuse de son attelage.

« C’est là, dit Thamar, j’ai laissé la porte ouverte ; entre, et je garderai les chevaux. »

Le roi descendit du char, et, baissant la tête, pénétra dans la cabane.

La lampe brûlait encore et versait sa clarté mourante sur le groupe des deux jeunes filles endormies.

Pharaon prit Tahoser dans ses bras robustes et se dirigea vers la porte de la hutte.

Quand la fille du prêtre s’éveilla et qu’elle vit flamboyer près de son visage la face étincelante du Pharaon, elle crut d’abord que c’était une fantasmagorie de son rêve transformé ; mais l’air de la nuit qui la vint frapper au visage lui rendit