Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/278

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Haletante, épuisée, couverte de sueur, le dos meurtri, les doigts coupés, elle s’assit à la porte du palais sur son bienheureux sac, et jamais siège ne lui parut plus moelleux.

Au bout de quelque temps elle aperçut deux Israélites qui passaient avec une civière, revenant de porter quelque fardeau ; elle les appela, et, en leur promettant une bonne récompense, elle les détermina à se charger du sac et à la suivre.

Les deux Israélites, que Thamar précédait, s’engagèrent dans les rues de Thèbes, arrivèrent aux terrains vagues, mamelonnés de cahutes en boue, et déposèrent le sac dans l’une d’elles. Thamar leur donna, quoique en rechignant, la récompense promise.

Cependant Tahoser avait été installée dans un appartement splendide, un appartement royal, aussi beau que celui de Pharaon. D’élégantes colonnes à chapiteaux de lotus soutenaient le plafond étoilé, qu’encadrait une corniche à palmettes bleues peintes sur un vernis d’or ; des panneaux lilas tendre, avec des filets verts terminés par des boutons de fleurs, dessinaient leurs symétries sur les murailles. Une fine natte recouvrait les dalles ; des canapés incrustés de plaquettes de métal