Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/287

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ser partir les Hébreux, pour aller sacrifier à l’Éternel, dans le désert.

« Qui me prouve, répondit Pharaon, que vraiment l’Éternel vous envoie vers moi pour me dire ces choses et que vous n’êtes pas, comme je l’imagine, de vils imposteurs ? »

Aharon jeta son bâton devant le roi, et le bois commença à se tordre, à onduler, à se couvrir d’écailles, à remuer la tête et la queue, à se dresser et à pousser des sifflements horribles. Le bâton s’était changé en serpent. Il faisait bruire ses anneaux sur les dalles, gonflait sa gorge, dardait sa langue fourchue, et, roulant ses yeux rouges, semblait choisir la victime qu’il devait piquer.

Les oëris et les serviteurs rangés autour du trône restaient immobiles et muets d’effroi à la vue de ce prodige. Les plus braves avaient tiré à demi leur épée.

Mais Pharaon ne s’en émut aucunement ; un sourire dédaigneux voltigea sur ses lèvres, et il dit :

« Voilà ce que vous savez faire. Le miracle est mince et le prestige grossier. Qu’on fasse venir mes sages, mes magiciens et mes hiéroglyphites. »

Ils arrivèrent ; c’étaient des personnages d’un