Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/291

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la tête, réfléchit et dit comme un homme qui se ravise :

« Je trouverai le mot et le signe. J’ai mal interprété le quatrième hiéroglyphe de la cinquième ligne perpendiculaire où se trouve la conjuration des serpents… Ô roi ! as-tu encore besoin de nous ? dit tout haut le chef des hiéroglyphites. Il me tarde de reprendre la lecture d’Hermès Trismégiste, qui contient bien d’autres secrets que ces tours de passe-passe.

Pharaon fit signe au vieillard qu’il pouvait se retirer, et le cortège silencieux rentra dans les profondeurs du palais.

Le roi revint au gynécée avec Tahoser. La fille du prêtre, effrayée et toute tremblante encore de ces prodiges, s’agenouilla devant lui et lui dit :

« Ô Pharaon, ne crains-tu pas d’irriter par ta résistance ce dieu inconnu auquel les Israélites veulent aller sacrifier dans le désert, à trois jours de distance ? Laisse partir Mosché et ses Hébreux pour accomplir leurs rites, car peut-être l’éternel, comme ils le nomment, éprouvera la terre d’Égypte et nous fera mourir.

— Quoi ! cette jonglerie de reptiles t’épouvante ! répondit Pharaon ; ne vois-tu pas que mes sages ont produit des serpents avec leurs bâtons ?