Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/303

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les eaux ; mais le cœur de Pharaon s’appesantit, et, malgré les douces remontrances de Tahoser, il ne tint pas sa promesse.

Alors ce fut sur l’Égypte un déchaînement de fléaux et de plaies ; une lutte insensée s’établit entre les hiéroglyphites et les deux Hébreux dont ils répétaient les prodiges. Mosché changea toute la poussière d’Égypte en insectes, Ennana en fit autant. Mosché prit deux poignées de suie et les lança vers le ciel devant le Pharaon ; et aussitôt une peste rouge, des feux ardents s’attachèrent à la peau du peuple d’Égypte, respectant les Hébreux.

« Imite ce prodige, s’écria Pharaon hors de lui, et rouge comme s’il avait eu sur la face le reflet d’une fournaise, en s’adressant au chef des hiéroglyphites.

— À quoi bon ? répondit le vieillard d’un ton découragé ; le doigt de l’Inconnu est dans tout ceci. Nos vaines formules ne sauraient prévaloir contre cette force mystérieuse. Soumets-toi, et laisse-nous rentrer dans nos retraites pour étudier ce Dieu nouveau, cet Éternel plus puissant qu’Ammon-Ra, qu’Osiris, et que Typhon ; la science de l’Égypte est vaincue ; l’énigme que garde le sphinx n’a pas de mot, et la grande Pyramide ne