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LE COLLIER DES JOURS

même de l’étudiant allemand : il avait de longs cheveux, droits comme des baguettes et d’un ton plus clair que celui de son visage ; son fin profil rappelait celui des portraits de Schiller. Un de ses compagnons, dont la barbe d’or et les lunettes d’or brillaient au soleil, laissait rayonner sur sa face une expression très saisissante d’enthousiasme et d’allégresse. Le troisième était d’assez petite taille et l’on voyait mal ses traits sous l’ébouriffement de sa barbe, de ses sourcils, de ses cheveux châtains. Un chien blanc se tenait auprès de lui.

Soudain j’entendis le jeune homme à la barbe d’or dire, presque à haute voix, en nous regardant :

— Je parie que c’est eux !

Après les dernières notes de l’ouverture des Maîtres Chanteurs, comme nous applaudissions de toutes nos forces, le groupe des inconnus se rapprocha de nous.

— Plus de doute, fit l’un, puisqu’ils applaudissent !…

Et le jeune homme à la barbe d’or s’avança sans hésiter :

— Je suis Hans Richter, dit-il en saluant, et vous êtes certainement les Français qui venez