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LE TROISIÈME RANG DU COLLIER

dant l’Exposition. L’article n’est pas trop mal, écoutez-moi ça :

Et il lit :

« Les salles du Palais de Cristal sont emplies, les envois français se sont brusquement abattus par caisses énormes ; à l’exposition, toute la cimaise est couverte, on parle déjà d’accrocher quelques toiles retardataires au restaurant d’en face, — notamment le Casseur de pierres, de Courbet. Disons toutefois que Courbet a envoyé ici un paysage magnifique dont l’eau naturelle et profonde fait véritablement songer : c’est, avec le Fauconnier de Couture, ce que nous aimons le plus dans le Salon français, malgré le peu de sympathie que nous avons pour l’école réaliste.

« Les Allemands disent, à l’aspect des tableaux de Courbet : « Peinture aussi bonne que brutale : il voit comme un paysan et peint comme un professeur, — ce qui est déjà beaucoup », ajoutent-ils en riant… »

— Ici j’intercale une phrase, dit Villiers : « Il est bien tard pour parler de l’exposition », et puis j’en parle tout de même :

« Il faut citer des grisailles exquises de Ramberg, le Saint Joseph de Gysis, des portraits de Lenbach, des paysages de Zwangauer, le Daubigny allemand, des sépias académiques de Kaulbach, sur des sujets tirés des opéras de Wagner, et la Femme à la robe de velours de M. Canon, un jeune peintre autrichien, d’un talent hors ligne. L’on pense que le Banquet de Platon, de M. An-