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LE COLLIER DES JOURS

Rhin : parmi eux, on nous cite madame Pauline Viardot, Saint-Saëns, Tourgueniev, le baron Von Lœn, intendant du théâtre de Weimar, et plusieurs autres, que j’oublie…

Nous sommes tous très nerveux, très agités. Plus que deux jours : sera-t-on prêt ? Hans Richter ne cache pas son inquiétude, tout lui semble louche dans la conduite de l’intendant.

— Perfall ne veut rien laisser voir de sa mise en scène, dit-il, mais il a la figure d’un traître.

— Perfall !… Perfide !…

On dirait pourtant qu’il s’accomplit un travail de cyclope derrière les murs du théâtre, fermé depuis longtemps. On parle de machines à vapeur, hissées sur la scène à grand renfort de crics et de poulies !… Pourquoi faire ?… c’est très effrayant… Qu’est-ce qui va sortir de ce mystère ?

Enfin, Richter est sûr de son orchestre ; c’est lui qui, comme saint Christophe l’enfant Jésus, portera tout le poids de l’œuvre sur ses robustes épaules.