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DOUBLE ATTAQUE.

voluptueux de ce réduit, que Vallombreuse préférait aux appartements d’apparat et qu’il habitait d’ordinaire.

Le duc fit de la main un signe de condescendance à Léonarde et lui indiqua un placet pour s’asseoir. Léonarde était l’idéal de la douegna, et ce luxe frais et jeune faisait encore ressortir son teint de vieille cire jaune et sa laideur répulsive. Son costume noir passementé de jais, ses coiffes rabattues lui donnaient d’abord un aspect sévère et respectable ; mais le sourire équivoque qui se jouait dans les bouquets de poils obombrant les commissures de ses lèvres, le regard hypocritement luxurieux de ses yeux cerclés de rides brunes, l’expression basse, avide et servile de sa mine vous détrompaient bientôt et vous disaient que vous n’aviez pas devant vous une dame Pernelle, mais une dame Macette, de celles qui lavent les jeunes filles pour le sabbat et qui chevauchent le samedi un balai entre les jambes.

« Dame Léonarde, dit le duc rompant le silence, je vous ai fait venir, car je sais que vous êtes une personne fort experte aux choses d’amour pour les avoir pratiquées en votre jeune temps et servies en votre maturité, afin de me concerter avec vous sur les moyens de séduire cette farouche Isabelle. Une duègne qui a été jeune première doit connaître toutes les rubriques.

— Monsieur le duc, répondit la vieille comédienne d’un air de componction, fait beaucoup d’honneur à mes faibles lumières et ne peut douter de mon zèle à lui complaire en tout.