Page:Gautier - Les Grotesques, 1856.djvu/276

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regarder des cardinaux de Richelieu et Mazarin comme propre à servir dans les négociations étrangères. Mais son génie modéré s’est contenté de ce favorable jugement et s’est renfermé dans le dessein du poème héroïque qui occupe sa vie et qui est tantôt à sa fin. On le croit assez fort dans les matières de langue, et l’on passe volontiers par son avis sur la manière dont il faut s’y prendre à former le plan d’un ouvrage d’esprit de quelque nature que ce soit, ayant fait étude sur tous les genres, et son caractère étant plutôt de judicieux que de spirituel ; surtout il est candide, et comme il appuie toujours de son suffrage ce qui est véritablement bon, son courage et sa sincérité ne lui permettent jamais d’avoir de la complaisance pour ce qui ne l’est pas. S’il n’était pas attaché à son poème, il ne ferait peut-être pas mal l’histoire, de laquelle, il sait assez bien les conditions. »

En général, ces appréciations portent beaucoup plus sur la forme que sur le fond. — On y voit beaucoup de phrases comme ceci : — Il a la belle manière du style. — Il écrit d’un tour net, aisé et coulant ; il sait à fond les deux langues ; sa latinité est bonne. — Ce qu’il fait est sans ornement, mais suffisamment pur, — S’il se laissait diriger, on en pourrait tirer parti, mais il a un orgueil insupportable, etc., etc.

Cette accusation d’amour-propre démesuré sert de finale et de correctif à chaque note et ne donne pas une très-haute idée de la modestie des auteurs du temps. — Cette phrase : « Il refuse obstinément de suivre les conseils et n’en veut faire qu’à sa tête, » se représente assez souvent et montre dans Chapelain une tendance à régenter