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et peut-être peu sincères de la part des écrivains affamés et désireux d’être portés sur la bienheureuse liste. — Ils ne quittèrent sa peau que lorsqu’ils le virent sur le flanc et hors d’état de se relever. — Les autres, ayant eu ce qu’ils voulaient, tournèrent casaque pour la plupart et chantèrent la palinodie.

Il y eut jusqu’à soixante savants, tant Français qu’étrangers pensionnés ou gratifiés. — Le lecteur ne sera peut-être pas fâché de savoir les noms de ces illustres ; bien peu ont gardé la célébrité qu’il avaient. Voici les principaux :

En Italie, Leo Allatius, bibliothécaire au Vatican, à qui le pape défendit d’abord d’accepter la pension, pour ne lever cette défense que deux ans plus tard ; le comte Graziani, secrétaire d’État du duc de Modène ; Ottavio Ferrari, professeur en éloquence à Padoue ; Carlo Dati, professeur en humanités à Florence ; Vicenzo Viviani, premier mathématicien du grand-duc.

Pour la Hollande et la Flandre, Jean-Henri Boëclarus, professeur d’histoire à Strasbourg ; Thomas Reinesius, conseiller de l’électeur de Saxe ; Jean-Chrysostôme Wagenseil, professeur à l’académie d’Altorff ; Jean Hevelius, fameux astronome de Dantzick ; Hermanus Conragius, professeur en politique à Amsterdam (j’espère que voilà une assez respectable kyrielle de savants en us).

En France, Chapelain, comme de raison ; d’Ablancourt, Conrat, Gomberville, Bourzeyzs, le gros Charpentier, Perrault l’anti-homérique, Fléchier, Cassagne, Corneille, Segrais, Racine, Desmarets le visionnaire, Huet,