Page:Gautier - Les jeunes France, romans goguenards.djvu/174

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(Consulter, pour ce goût romantique, les Contes d’Espagne et d’Italie :

Beaux cheveux qu’on rassemble
Les matins, et qu’ensemble
Nous défaisons les soirs ;

dans les chansons à mettre en musique et la scène d’adieu de don Paëz, et passim, plusieurs autres vers non moins passionnés.)

En cet endroit, Rodolphe défit le peigne de madame de M***, qui tomba à terre et se brisa en mille morceaux.

madame de m***. — Étourdi ! oh mon beau peigne d’écaille, vous l’avez cassé.

rodolphe. — Comment pouvez-vous faire une pareille observation dans un pareil moment ?

madame de m***. — C’était un fort beau peigne, un peigne anglais, et je ne pourrai que très-difficilement en avoir un semblable.

rodolphe. — Que tes cheveux sont d’une belle nuance ! on dirait une rivière d’ébène qui coule sur tes épaules.

En effet, les cheveux de madame de M***, délivrés de la morsure du peigne, tombaient presque sur ses reins ; ainsi faite elle ne ressemblait pas mal à l’image de l’huile incomparable de Macassar.

Rodolphe grimaçait d’une manière épileptique, à la façon de Firmin, et les pieds de Mme de M*** qui était beaucoup plus petite que lui, touchaient à peine la terre, attendu que ses bras étaient passés autour du col de son amant ; ce qui, avec ses cheveux en dé-