Page:Gautier - Loin de Paris.djvu/339

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ques ; mais le militaire lui traduisit la chose en allemand, ce qui le rassura et le mit en belle humeur.

À six heures, notre guide vint nous reprendre et nous fit traverser Dusseldorf dans toute sa longueur ; car la station du chemin de fer est à l’une des extrémités du lieu. Nous n’avons rien à dire de particulier sur Dusseldorf : c’est une de ces villes propres, régulières, bien bâties, bien pavées, qui ont l’approbation de tous les dictionnaires de géographie. La description qu’en donne Henri Heine suffit : « Dusseldorf est une ville sur le Rhin où vivent seize mille personnes, où se trouvent en outre enterrées quelques centaines de mille autres personnes, et, parmi ces dernières, il en est quelques-unes qui feraient mieux de vivre. »

Quelques habitants commençaient à montrer le nez ; des femmes allaient à l’église ou au temple, car c’était un dimanche, et les voitures roulaient grand train du côté de la station.

L’express ne devait partir que dans une demi-heure. Nous avions le temps de déjeuner dans la salle du buffet, qui était tenu par une femme parlant français. Nous étions fatigué de pantomime, et cette rencontre nous fit plaisir. On nous servit du jambon, des côtelettes et de petits œufs d’un vert pâle, étoilés de mou-