Page:Gautier - Lucienne, Calmann Lévy, 1877.djvu/150

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elle pût s’appuyer. Mais non, rien ! « J’ai pourtant un père » ! se disait-elle. Et quelquefois elle songeait que peut-être elle l’avait rencontré sans le connaître ; il lui fallait agir seule, sans aucune aide. Parfois ses idées se troublaient. Il lui semblait que ce qu’elle voulait accomplir était impossible, que ses projets étaient irréalisables ; qu’elle bâtissait des châteaux de cartes qu’un souffle ferait crouler, et qu’il y a loin du rêve à la réalité. Mais le courage lui revenait vite. Elle se sentait assez d’énergie pour triompher de tous les obstacles. D’ailleurs le pas le plus difficile était franchi. Adrien croyait tout ce qu’elle avait voulu lui faire croire. Rien ne semblait pouvoir le détromper. Le champ était donc libre devant elle ; elle n’avait plus qu’à combattre.