Rien de plus touchant qu’un animal malade : il subit la souffrance avec une résignation si douce et si triste ! On fit tout ce qu’on put pour sauver Pierrot ; il eut un médecin très habile qui l’auscultait et lui tâtait le pouls. Il ordonna à Pierrot le lait d’ânesse, que la pauvre bête buvait assez volontiers dans sa petite soucoupe de porcelaine. Il restait des heures entières allongé sur notre genou comme l’ombre d’un sphinx ; nous sentions son échine comme un chapelet sous nos doigts ; et il essayait de répondre à nos caresses par un faible ronron semblable à un râle. Le jour de son agonie, il haletait couché sur le flanc ; il se redressa par un suprême effort. Il vint à nous, et, ouvrant des prunelles dilatées, il nous jeta un regard qui demandait secours avec une supplication intense ; ce regard semblait dire : « Allons, sauve-moi, toi qui es un homme. » Puis, il fit quelques
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