Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/56

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Ambrosio dont vous vous étiez amourachée à la foire de Sinigaglia. J’ai là dans ce sachet que vous vouliez me reprendre avec la vie, les lettres d’amour du chanteur que m’a vendues une servante corse maltraitée par vous. Ces lettres prouvent que votre enfant n’a aucun droit à l’héritage du prince, même quand je serais mort. En les publiant, j’aurais découvert avec votre honte la honte de mon père ; je ne l’ai pas fait, mais j’étais bien aise d’avoir la pointe de cette arme dirigée sur votre cœur. Avec vous, on est forcé d’employer les moyens indélicats : en outre, vous avez essayé plusieurs fois de m’empoisonner pour que votre enfant recueillît seul les immenses biens du prince Donati. Dans ce but, vous avez étudié, penchée sur les fourneaux et la figure couverte d’un masque de verre, l’ancienne toxicologie italienne. Vous avez retrouvé ce poison blanc comme de la poudre de marbre de Carrare, qui fait trouver le