Page:Gautier - Militona, Hachette, 1860.djvu/99

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— Blanc, monsieur, de coutil de fil, à sous-pied, ajusté sur la botte. Je tiens ces détails du valet de chambre qui a aidé Andrès dans sa toilette le jour fatal.

— Le procès-verbal marque pantalon large de drap gris, souliers blancs de peau de veau. Ce n’est pas cela. Ce costume est celui d’un majo, d’un petit-maître de la classe du peuple qui aura reçu ce mauvais coup à la suite de quelque bataille en l’honneur d’une donzelle en jupon court. Malgré toute la bonne volonté du monde, nous ne saurions reconnaître M. de Salcedo dans ce personnage. Voici, du reste, le signalement du blessé, relevé avec beaucoup de soin par le sereno : figure ovale, menton rond, front ordinaire, nez moyen, pas de signes particuliers. Reconnaissez-vous M. de Salcedo à ce portrait ?

— Pas le moins du monde, répondit avec conviction don Geronimo… Mais comment retrouver la trace d’Andrès ?…

— Ne vous inquiétez pas, la police veille sur les citoyens ; elle voit tout, elle entend tout, elle est partout ; rien ne lui échappe ; Argus n’avait que cent yeux, elle en a mille, et qui ne se laissent pas endormir par des airs de flûte. Nous retrouverons don Andrès, fût-il au fond des enfers. Je vais mettre deux agents en route, les plus fines mouches qui aient jamais existé, Argamasilla et Covachuelo, et