Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/141

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rasse sur laquelle se développe le palais. Le pavillon central est coiffé d’une espèce de dôme surbaissé et flanqué de deux minarets ornés, comme la pointe du milieu, des attributs de l’islam. Trois grandes portes et trois fenêtres à triples meneaux se découpent dans la façade. De chaque côté s’étendent sur une ligne moins haute, en manière d’ailes, deux corps de logis à toits plats percés de fenêtres arabes. Deux galeries vont à droite et à gauche relier, aux bouts du terre-plein, deux pavillons également arrondis en coupole, et d’où partent des rampes. Du milieu de la terrasse, un large escalier à trois repos descend vers le jardin, planté de myrtes, de grenadiers, de thuyas et de cyprès, comme le jardin de Lindaraja et le parterre du Généralife.

En face du grand pavillon que nous venons de décrire sommairement s’élève, pour lui faire symétrie, une sorte de kiosque interrompant la galerie, à peu près comme la salle des Abencerrages et des Deux-Sœurs Interrompent à l’Alhambra la ligne basse du portique. Ses assises de pierre alternativement rose et grise rappellent le pittoresque bariolage de Sainte-Sophie à Constantinople et d’autres édifices du Caire, où ce mode de décoration est souvent employé.