Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/228

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Les Caschines, dont le nom signifie laiteries, sont situées extra-muros, en dehors de la porte de Fralo, et s’étendent, le long de la rive droite de l’Arno, dans un espace d’à peu près deux milles jusqu’à l’endroit où le Terzolle se jette dans le fleuve.

À travers des massifs de vieux et grands arbres tels que pins-parasols, chênes verts, liéges et autres espèces du Midi mêlées à des essences du Nord, se dessinent des chemins sablés qui aboutissent à un rond point formant ce que les Espagnols appelleraient le salon de cette promenade fashionable.

Ces grandes masses de verdure que borde, d’une part, le gentil fleuve Arno, et, de l’autre, l’encadrement bleu des Apennins, dont on aperçoit les croupes lointaines piquées de points blancs par les villas et les hameaux, composent, sous cette belle lumière méridionale, un ensemble admirable et qu’il est difficile d’oublier. Les Caschines ont quelque chose de plus naïvement agreste que les promenades équivalentes de Paris et de Londres, et le concours de l’élégance étrangère ne leur ôte pas cette bonhomie italienne si gracieuse dans sa nonchalance. Une maison de campagne du grand-duc, très-simple et très-bourgeoise, est enfouie au milieu de cette fraîche verdure, que les peuples du Midi appré-