Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
richard wagner

non du lent travail de la terre ; il n’était satisfait d’aucun essai. On est parvenu cependant à le contenter, et il paraît, qu’en scène, le décor est des mieux réussis. Le plus curieux est que toutes ces fleurs géantes, ces gerbes, ces grappes, ces buissons, qui ne découvrent qu’un coin du ciel, se fanent et meurent en un clin d’œil, ne laissant plus voir qu’une lande aride bornée par des montagnes de neige, tandis qu’une pluie de feuilles jaunies et de pétales séchés tombe sur le sol.

La prairie en fleur, près du bois printanier qui abrite la cahute d’un ermite, avec sa source claire qui gazouille sous l’épaisseur de la mousse, est tout à fait ravissante : on retournera de là, par un jeu de scène analogue à celui du premier acte, au temple du Graal, où l’œuvre se termine.

Les costumes ne sont pas non plus chose commode, car le Maître ne se contente pas d’à-peu-près : les costumiers s’arrachent les cheveux ; mais, dussent-ils devenir tous chauves, il faudra bien qu’ils réussissent.