Page:Gautier - Spirite (Charpentier 1886).djvu/146

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avec quelle émotion profonde il lut les naïves et chastes confidences de cette âme charmante, de cet être adorable dont il avait été innocemment le bourreau, il n’est pas besoin de le dire. Ce tardif aveu d’amour venu de l’autre monde et soupiré par une ombre le jetait dans des regrets désespérés et d’impuissantes rages contre lui-même. Comment avait-il pu être assez stupide, assez aveugle, pour passer ainsi à côté de son bonheur sans l’apercevoir ? Mais il finit par se calmer, et, levant par hasard les yeux vers le miroir de Venise, il vit le reflet de Spirite qui lui souriait.