Page:Gautier - Spirite (Charpentier 1886).djvu/240

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retrouvée plus loin dans un champ. La personne assaillie paraissait s’être défendue. Quelle avait été l’issue de la lutte ? On devait croire qu’elle avait été fatale, puisque Malivert ni son guide n’avaient reparu. Le cheval fut reconnu pour un de ceux qu’avait loués Diamantopoulos au jeune voyageur français. Mais, faute d’éléments plus précis, l’instruction ne put aller plus loin. Toute trace des agresseurs, de la victime ou des victimes, car il devait y en avoir deux, se perdait. Le fil conducteur se cassait dès le commencement.

Le signalement détaillé de Malivert et de Stavros fut envoyé à tous les endroits possibles où le tracé des routes avait dû les conduire. On ne les avait vus nulle part. Leur voyage s’était terminé là. Peut-être des brigands avaient-ils amené Malivert dans quelque caverne inaccessible de montagne avec l’idée d’en tirer rançon ; mais cette supposition tombait d’elle-même au bout de quelques minutes d’examen. Les bandits auraient envoyé un des leurs déguisés à la ville, et trouvé moyen de faire passer à Jack une lettre contenant les conditions du rachat, avec menace de mutilation en cas de retard et de mort en cas de refus, ainsi que se traitent ces sortes d’affaires. C’est ce qui n’avait pas eu lieu. Aucun papier de ce genre n’était venu de la montagne à Athènes, et la poste aux lettres des brigands n’avait pas fonctionné.