Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dides, se détacha de son piédestal et roula au milieu de la fournaise, bientôt étouffée sous l’énormité des éboulements.

Plus d’acanthes aux chapiteaux, plus de cannelures aux colonnes, plus de modillons aux corniches, plus de frontons aux fenêtres, il semble que toutes les chairs de l’édifice aient été consumées et qu’il n’en reste plus que l’ossature.

Sous la conduite d’un guide, nous nous engageâmes dans un dédale de couloirs et de passages à demi déblayés, où seul nous n’eussions pas trouvé notre chemin, quoique nous soyons souvent allé à l’Hôtel de Ville, tant la figure des lieux est changée.

Nous passâmes d’abord par les cuisines, les offices et ces salles basses dallées de pierre où l’incendie avait trouvé moins d’aliments qu’ailleurs, pour arriver à l’escalier menant aux appartements de réception. Quel spectacle lamentable que celui de cette destruction stupide ! Des salons splendides il ne survivait que des murailles fendillées, cuites comme au four, conservant à peine les lignes des distributions primitives. Les dorures avaient disparu ; à chaque instant, les