En se détachant, la soudure de plâtre qui reliait les deux blocs laissa voir des cales en bois de quelques centimètres d’épaisseur coupées en biseau et faisant incliner en avant le bloc supérieur, c’est-à-dire la tête et le torse et penchant légèrement de côté l’attitude de la déesse. C’est ainsi que la statue avait été arrangée à son arrivée à Paris, en 1821, pendant le règne de Louis XVIII, par Bernard Lange, le restaurateur ordinaire du Louvre, à cette époque ; et c’est sous cet aspect qu’elle a conquis l’admiration des artistes et du public, et qu’elle est devenue le type traditionnel de la beauté absolue.
Avant de rendre à la Vénus de Milo cette pose qui n’est pas tout à fait la sienne, mais que tant de moulages, de réductions, de photographies, de dessins, de gravures ont consacrée et fixée ineffaçablement dans la mémoire universelle, la commission a fait superposer les deux blocs s’adaptant par leurs surfaces polies et tels qu’ils se trouvaient à l’état primitif, puis un moulage a été exécuté sur la statue redressée selon son mouvement antique.
Ce moulage posé près d’une épreuve antérieure et se détachant d’un fond de draperie verte,