Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/251

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jeunes danseuses sont nécessaires pour opérer le charme ; les premières effrayent les esprits par leur musique, et les secondes par leurs contorsions qui rappellent les convulsionnaires de Saint-Médard.

2. Cri poussé par les sorcières pour effrayer les esprits. Dans les maisons habitées par des Juifs ou par des Arabes à l’occasion d’un enterrement ou d’un mariage, les parents et les amis du défunt ou des nouveaux époux font entendre ce même cri en signe de deuil ou d’allégresse.

3. L’entrée au Caire des Hadji ou pèlerins qui reviennent de la Mecque donne lieu à une des plus belles solennités qui se puissent voir en Egypte. Une foule nombreuse se presse sur les pas des fidèles qui rapportent de leur saint pèlerinage des reliques prises dans le tombeau du Prophète et de l’eau sacrée du puits Zem-zem. Sur le seuil de la mosquée principale où doit s’arrêter la caravane, une grande quantité de derviches se prosternent les bras croisés sur la tête au-devant de l’émir des Hadji, qui fait passer son cheval sur le corps de ces fanatiques croyants. « L’exaltation, dans laquelle ils se mettent développe en eux une force nerveuse qui supprime le sentiment de la douleur et communique aux organes une force de résistance extraordinaire. Cette cérémonie, appelée la Dhossa ou Dhozza, est regardée comme un miracle destiné à convaincre les infidèles ; aussi laisse-t-on volontiers les Francs se mettre aux premières places. »

(Gérard de Nerval. — Scènes de la vie orientale).