Page:Gautier Siraudin - Un voyage en Espagne.djvu/107

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vemens qu’il plaît aux spectateurs de l’ordonner. Cette boite est le domicile d’un gentil arlequin qui, lui aussi, obéit au commandement, sort de son réduit, y rentre, salue, danse, fume, siffle, ôte son masque et le remet. Rien de plus gracieux que les mouvemens de ce charmant automate qui parait avoir un goût prononcé pour le tabac, car il se mutine quand son maître veut lui prendre son cigare, et repousse même ses efforts à coups de pied.

« L’autre pièce est une maison. Au commandement d’un spectateur ou d’une dame, il sort de cette maison un confiseur apportant l’espèce de bonbon qui a été demandée, ou une confiseuse munie d’un verre de la liqueur qu’une personne a désiré boire. On a demandé des pralines, des dragées roses, des pastilles assorties ; on a demandé du curaçao. Une demoiselle a manifesté le désir de boire un verre d’anisette. Le confiseur a mis une telle complaisance, tant de générosité dans sa distribution, que M. Philippe a pu envoyer, à tour de bras, des bonbons dans toute la salle, même aux troisièmes loges.

« Nous pouvons donc le répéter, et les enfans comme les grandes personnes le diront, sans doute, après nous : M. Philippe est un sorcier comme on n’en voit guères, un sorcier comme on en voit pas.

« Il y a eu foule ces trois jours derniers au théâtre du Parc ; il y aura foule à toutes les représentations de l’habile et si sucré prestidigitateur. »

Arrive donc au plus tôt, mon cher ami ; — cette fois, par une exception rare, tout appelé peut être élu.

Tout à toi, D.-Z.

Samedi, 16 décembre 1843.