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tir Bison-des-Plaines que le tomahawk avait suivi la direction donnée et que le coup était mortel. Pas un cri n’avait réveillé l’écho des bois.

Bison-des-Plaines, sûr de l’accomplissement de son œuvre, gagne à la course le village où tout le monde dormait. Des feux à moitié éteints brûlaient encore aux portes des cabanes. Quelques chiens hurlaient sur le passage du sauvage, mais aussitôt qu’ils reconnurent Bison-des-Plaines, ils se couchèrent de nouveau et leur tête retombèrent sur leurs pattes allongées sur le sable. Une faible lueur brillait encore là bas, au Poste, dans la chambre de Laurent qui veillait encore. Bison-des-Plaines dirigea sa course vagabonde vers le Poste où il ne tarda pas à arriver.


IX

LA FUITE.


Laurent Goulard, la tête dans ses deux mains, pensait à Fleur-du-mystère ; à cette enfant qui lui paraissait être la triste victime de quelqu’horrible machination. Soudain un bruit s’est fait entendre à la porte. Qui cela peut il être à cette heure ? se dit-il. Y aurait-il du nouveau au village ? Peut-être les traiteurs du Sud sont-ils à faire la contrebande au détriment de la Compagnie ?

Pendant qu’il faisait ces réflexions, un coup plus sec, plus fort, réveilla les échos de la maison. Il ouvre, et demande qui est là ?

— Un frère, répond Bison-des-Plaines.

— C’est toi ! entre. Que me veux-tu à pareille heure ? Attends que j’aille chercher une lampe.

— Non, frère ; quand la mer est furieuse et la nuit sombre, le pilote ne prend pas le temps d’allumer un flambeau, il dirige sa barque.

— Je ne comprends pas bien, dit Laurent.