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un ami que l’auteur a eu l’imprudence de consulter. — Ces derniers mots sont faux.

l’auteur. — Ah ! vous croyez ?…

l’ami, qui vient de se marier. — Vous employez tous votre encre à nous déprécier la vie sociale, sous prétexte de nous éclairer !… Eh ! mon cher, il y a des ménages cent fois, mille fois plus heureux que ces prétendus ménages à quatre.

l’auteur. — Eh bien ! faut-il tromper les gens à marier et rayer le mot ?

l’ami. — Non, il sera pris comme le trait d’un couplet de vaudeville.

l’auteur. — Une manière de faire passer les vérités.

l’ami, qui tient à son opinion. — Les vérités destinées à passer.

l’auteur, voulant avoir le dernier. — Qu’est-ce qui ne passe pas ? Quand ta femme aura vingt ans de plus, nous reprendrons cette conversation ; vous ne serez peut-être heureux qu’à trois.

l’ami. — Vous vous vengez bien durement de ne pas pouvoir écrire l’histoire des ménages heureux.

de balzac.
Un ménage heureux.