Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/162

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cune déclaration, et que mon inexpérience me trompait toujours. Elle profita de l’occasion pour me faire un tableau effrayant des dangers que court une jeune personne quand elle se livre aux illusions d’une imagination déréglée. « Croyez-moi, me disait-elle, c’est à juste titre qu’on la nomme la folle de la maison. Retranchez-lui les vivres ; qu’elle se dessèche, et vous la maîtriserez à votre volonté. Allons point de faiblesse, songez à votre oncle ; il est sévère, terrible, quand il s’agit du point d’honneur. Il est engagé avec mon frère, à qui votre main est promise, il le nomme déjà son neveu, Adrien vous chérit tendrement. Son ame sensible, son cœur généreux, vous annoncent un bonheur durable. Qui peut donc vous rendre ennemie de