Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/214

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mon ame ; je lui appris que c’était elle qui m’avait fait aimer Léon avant de le connaître, que j’avais cru pouvoir l’oublier ; mais que c’était impossible à présent. « Oui, ajoutai-je en l’embrassant, c’est votre faute ; pourquoi m’en avoir dit toujours tant de bien ? » Madame de Genissieux, dans l’excès de sa surprise, me regardait et m’écoutait sans m’interrompre ; enfin elle s’écria : « Que m’apprenez-vous, ma chère Albertine ! Quoi ! mon cher Léon a su vous plaire ! et moi qui n’ai rien vu, rien deviné, qui m’étonnais que vous ne m’en disiez pas plus de bien ? C’est votre mariage avec Adrien qui m’a aveuglée ; mais comment faire ? À quoi faut-il s’arrêter ? Quel est votre projet, ma chère enfant ? Quel parti prenez-