Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/222

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écrire vous-même ? — Volontiers, je vous enverrai ma lettre demain matin. » Madame Duperay, contente de m’avoir encouragée à répondre à son frère, se retira, et me livra à mes réflexions. Elle avait laissé exprès sur ma table la lettre d’Adrien, et je la prenais machinalement, lorsque mon oncle entra. « Vous lisez une lettre, me dit-il ; elle ne peut être que d’Adrien ou d’une femme, car il avait toujours peur que je ne fusse en correspondance avec mon frère. Quelle occasion, pour lui ouvrir mon cœur si j’en avais eu le courage ! Ah ! j’aurais dû me jeter à ses pieds, implorer sa pitié ou sa colère, et changer une situation que je ne pouvais plus supporter ; mais je ne fis rien de tout cela. Surprise, tremblante, je ne vis que le danger du