Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/223

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moment, et je lui laissai lire la lettre, sans présence d’esprit, sans avoir la force de parler. Il fut touché du procédé de son filleul, essuya une larme, et me dit : « Voilà un excellent jeune homme, conservez cette lettre, et rendez grâce au ciel de vous avoir accordé un tel mari ; » et il sortit, me laissant dans une si grande agitation, que je me jetai à genoux en lui tendant les bras : mais il était bien loin, et rentra dans sa chambre en s’applaudissant peut-être de m’avoir choisi un mari si bien fait pour me rendre heureuse.

Il me fut impossible d’écrire ce jour-là. Le lendemain, Henriette m’envoya demander ma lettre pour l’insérer dans-la sienne. Je pris le parti d’écrire sur-le-champ. Ma réponse était courte, et se ressentait