Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/234

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était inutile de lui parler, il ne les entendait plus. Forcé autrefois de renoncer à un penchant très-vif, il en avait acquis l’expérience qu’on survit à ce malheur-là, et sa philosophie n’allait pas plus loin.

Il était difficile de découvrir comment on attaquerait ce mur d’airain. Nous n’avancions pas, madame de Genissieux ni moi, et cependant le temps s’écoulait, lorsque Léon écrivit à sa tante qu’il quittait l’Italie. « Je veux, disait-il, qu’Albertine décide de mon sort, c’est d’elle que je veux d’abord obtenir sa main, et je la demanderai ensuite à son oncle, qui me l’accordera malgré tous les obstacles. » Il la priait très-instamment de m’inspirer du courage, de la résolution ; car, disait-il, dès qu’elle m’aura donné son consentement, c’est moi