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avril, le Nouvelliste attaquait vivement Voltaire ; en juin, il réprouvait les représentations théâtrales dans les collèges en juillet, il gémissait sur l’état lamentable du diocèse de Lyon où l’archevêque Marbœuf détruisait l’œuvre de Montazet. Le 25 septembre, il était longuement question d’un miracle opéré par l’intercession de Joseph Labre, un thaumaturge posthume comme le diacre Pâris. Enfin le dernier numéro contenait un grand éloge de du Tillet, évêque d’Orange, lequel proclamait les principes augustiniens sur la Grâce, et préconisait le silence, « un silence raisonnable » sur les questions controversées. Mais la situation changea à dater du 1er janvier 1790 ; les Nouvelles cessèrent d’être une publication clandestine et elles devinrent un journal hebdomadaire auquel on pouvait s’abonner chez un grand libraire de Paris[1]. Le discours initial de 1790, très différent de ceux qui l’avaient précédé, exaltait les bienfaits de la Révolution, « qui pouvait être aussi salutaire à l’Église qu’elle était nécessaire à l’État». Guénin de Saint-Marc, le rédacteur en chef, saluait l’apparition d’un ordre nouveau qui allait, disait-il, « remettre le clergé à sa place et le rappeler à sa vocation. » Il n’était même plus question de la Bulle, si ce n’est dans le titre du premier numéro. Les feuilles qui suivirent étaient consacrées exclusivement aux affaires religieuses jamais on n’y parlait des événements politiques, et la publication se poursuivit dans ces conditions jusqu’au 1er janvier 1794. On y trouve une foule d’indications très curieuses, mais je me contenterai d’en signaler un très petit nombre. Dans les numéros des 6 et 13 février 1790, le Nouvelliste a analysé une brochure singulière intitulée : Doléances

  1. Chez Le Clère, rue Saint-Martin.