Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/291

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ce chapitre, traité par un sectaire, empoisonnerait plusieurs générations de lecteurs.

Mais entre ici, bien malgré moi d’ailleurs, dans une série de détails trop personnels. Ce qui devrait être un chapitre d’histoire contemporaine prend les allures d’un fragment de Mémoires ; hâtons-nous de revenir aux faits purement historiques, et qu’il nous suffise de rappeler ce que tout le monde peut savoir. Les visiteurs de Port Royal des Champs devenant chaque année plus nombreux, il a fallu les mettre à même de satisfaire leur curiosité légitime. Les ruines n’ont pas été restaurées, on s’en serait bien gardé : elles ont été simplement mises au jour et consolidées. Un oratoire-musée sans prétention a remplacé en 1892 la masure édifiée jadis par M. Silvy ; on a vérifié l’emplacement de l’ancienne Solitude, remis à sa véritable place la fontaine de la Mère Angélique, marqué par une stèle le lieu où fut enterré Racine, et un monument de granit recouvre dans le cimetière de Saint-Lambert la fosse commune dite Carré de Port-Royal. En 1899, grâce à la munificence de M. Jacobé de Naurois, arrière petit-fils de Racine, un buste du poëte a été solennellement inauguré en présence d’une, délégation de l’Académie française, à laquelle se joignit Paul Deschanel, alors président de la Chambre des députés, et on entendit ce jour-là un admirable discours de Jules Lemaître. On donna comme pendant au buste de Racine un buste de Pascal, œuvre du sculpteur Jean Frère comme le précédent, et offert au musée par le vicomte de Cormenin[1]. En 1906, les ossements du prince de Conti furent déposés dans la crypte ;

  1. Des répétitions de ces deux bustes ont été offertes à l’église Saint-Étienne du Mont. On peut les voir dans les deux chapelles qui se trouvent derrière le banc-d’oeuvre.