Page:Geffroy - Sisley.djvu/17

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passée au bord de l’eau, sous les peupliers dont le feuillage frémit encore sur ses toiles.

Nous ne nous séparâmes qu’au soir, et je ne le revis qu’à Paris où il fit des apparitions de plus en plus espacées, jusqu’au jour de janvier 1899, où je reçus de Claude Monet une lettre m’annonçant la mort de son ami : « ... Le pauvre Sisley m’avait fait demander de venir le voir, il y a huit jours, et j’avais bien vu, ce jour-là, que c’était un dernier adieu qu’il voulait faire. Pauvre ami, pauvres enfants ! »

Alfred Sisley mourut donc à 60 ans. Il était né à Paris, le 30 octobre 1839, de père et de mère anglais qui le destinèrent au commerce et l’envoyèrent à 18 ans en Angleterre. Il y resta quelques années, mais y apprit surtout la peinture auprès de Turner et de Constable, et la littérature devant les pièces de Shakespeare. Quand il revint, il avait la volonté d’être peintre, et il entra à l’atelier de Gleyre en 1862. Atelier médiocre, mais bons compagnons, car il y rencontra Monet, Renoir, Bazille. L’un de ceux-ci, Claude Monet, a raconté à un journaliste d’Excelsior, Marcel Pays, en 1921, comment il quitta Gleyre et son enseignement en entraînant ses camarades :

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