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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/111

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Mais il n’en fut pas ainsi entre madame de Mérode et moi. Madame de Puisieux l’invita à venir à Sillery, elle le promit, et elle tint parole.

En passant à Reims, madame de Puisieux consentit à m’y laisser huit jours chez ma charmante et bonne grand’mère, madame de Droménil. Ensuite j’allai à Sillery, où je trouvai nombreuse compagnie : M. de la Roche-Aimon, archevêque de Reims, prélat d’une figure imposante, homme vertueux, austère, et de beaucoup d’esprit ; son coadjuteur, M. de Talleyrand, non pas celui qui a depuis été si célèbre ; celui-ci n’avoit rien pour le devenir ; la douceur, la piété, l’amour de la paix, ne font pas de bruit[1]. Au reste il étoit fort aimable dans la société par une gaieté pleine d’innocence et, de grâce. L’archevêque avoit amené aussi le jeune abbé de Talleyrand, destiné de même à l’état ecclésiastique, et

  1. Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord, né à Paris en 1756, acquit depuis, comme archevêque de Paris et grand-aumônier de France, la réputation si pure et si désirable que donnent toujours les hautes fonctions ecclésiastiques dignement exercées.
    (Note de l’éditeur.)