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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/113

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faudroit l’avoir vue pour sentir combien cette comparaison étoit parfaite : monsieur et madame d’Egmont : mademoiselle de Sillery, sœur de M. de Puisieux, une véritable sainte, et aussi spirituelle et aussi aimable que parfaite par sa piété, son indulgence et sa vertu : mon beau-frère, sa femme : monsieur et madame de Louvois ; cette dernière étoit déjà bien malade : M. le marquis de Souvré, ses filles, nièces de madame de Puisieux : mesdames de Sailly et de Saint-Chamand : le comte de Rochefort : M. Conway, un jeune Anglois, fils de mylord Erford, qui avoit été ambassadeur en France : et le vieux duc de Villars, qui se peignoit les sourcils, mettoit du rouge, et tenoit dans sa bouche des petites balles de coton pour se renfler les joues[1].

  1. Le duc de Villars étoit de l’académie françoise ; il mourut l’année 17… Le fils de l’heureux Villars fanfaron plein de cœur, avoit eu, dès son enfance, une aversion très-prononcée pour les périls qui firent la gloire de son père ; il dut à la considération que l’on avoit eue pour le maréchal, le grade de brigadier et le gouvernement de Provence, qu’il obtint étant fort jeune, et qu’il conserva dans un temps où il n’auroit pu y prétendre, si déjà il ne s’en étoit trouvé pourvu. Quoique d’une taille