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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/124

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frère prit la parole pour convenir qu’il n’en pouvoit dire autant des siens. « Je le crois bien, reprit M. de Puisieux, vous ne les prenez qu’à la taille. » En effet il en avoit un nouveau dans ce moment, que l’on n’appeloit que le géant, parce qu’il avoit six pieds un pouce.

Milot revint, et tout de suite s’adressant à mon beau-frère : « Monsieur le marquis, lui dit-il, je crois que c’est ce mauvais sujet de géant qui a fait le coup… » « Dans ce doute, interrompit tout de suite mon beau-frère, il ne faut pas qu’il nous échappe ; » et sur-le-champ il indiqua les précautions à prendre pour l’empêcher de s’évader. M. Tiquet alla donner des ordres en conséquence. Milot resta, et, continuant son récit, il dit qu’un aide de cuisine qui étoit dans la cour avoit vu sortir de la salle, à onze heures du matin, le géant ; que s’étant approché de lui pour lui proposer une partie de quilles il avoit remarqué qu’une de ses manchettes étoit mouillée[1], et que lui

  1. Tous les hommes alors avoient des manchettes, les domestiques les portoient de mousseline et leurs maîtres de dentelle.
    (Note de l’auteur.)