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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/38

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dans mes cheveux, du reste j’étois mise très-simplement. J’insiste sur ce petit détail, auquel la suite de ce récit donnera de l’importance. Nous arrivâmes à la comédie plus d’une demi-heure avant le commencement du spectacle. En entrant dans la loge, mon premier mouvement fut de baisser la grille ; Rousseau, sur-le-champ, s’y opposa fortement, en me disant qu’il étoit sûr que cette grille abattue me déplairoit. Je lui protestai le contraire, en ajoutant que d’ailleurs c’étoit une chose convenue. Il répondit qu’il se placeroit derrière moi, que je le cacherois parfaitement, et que c’étoit tout ce qu’il désiroit. J’insistai de la meilleure foi du monde, mais Rousseau tenoit fortement la grille, et m’empêchoit de la baisser. Pendant tout ces débats, nous étions debout : notre loge, au premier rang, près de l’orchestre, donnoit sur le parterre. Je craignis d’attirer les yeux sur nous ; je cédai, pour finir la discussion et je m’assis. Rousseau se plaça derrière moi, au bout d’un moment je m’aperçus que Rousseau avançoit la tête entre M. de Genlis et moi, de manière à être vu. Je l’en avertis avec simplicité. Un instant après il fit deux fois le même mouvement et fut aperçu et re-