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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/42

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ble, mais ne désirant nullement renouer avec lui.

La même année, M. de Sauvigny donna sa tragédie ou, pour mieux dire, son drame de Gabrielle d’Estrée, dans lequel il y a de beaux vers et même de belles tirades, et quelques scènes intéressantes ; elle eut du succès. L’auteur avoit du talent, et en général un jugement très-sain ; mais il ne faisoit jamais de plan, et il n’a pas fait un seul ouvrage dramatique véritablement bon.

L’instruction commençoit à se classer dans ma tête, je savois très-bien l’Histoire Ancienne, l’Histoire Romaine, celle du Bas-Empire, et la Mythologie. J’avois lu tous nos auteurs dramatiques, tous nos bons poëtes, et tous nos moralistes, à la tête desquels je mets nos orateurs chrétiens. Je lus dans cet hiver Bourdaloue et Fléchier ; je trouvai le premier solide, et par conséquent persuasif, et c’est donner une grande louange à un prédicateur. Fléchier me parut spirituel et brillant, mais en général un peu maniéré, et je pense de même aujourd’hui. Je relus avec délices La Bruyère, et je commençai l’Histoire de France, que je savois très-mal.