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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/59

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depuis duchesse de Polignac. Cette dernière avoit une vilaine taille, quoique parfaitement droite, mais petite, sans délicatesse et sans élégance ; son visage eût été sans défaut, si elle avoit eu un front passable ; ce front étoit grand, d’une forme désagréable, et un peu brun, quoique le reste de son visage fût très-blanc. Quand la mode s’établit de rabattre les cheveux presque jusqu’aux sourcils, le visage de la comtesse Jules devint véritablement enchanteur ; il y avoit dans sa physionomie une candeur touchante, et en même temps de la finesse ; son regard et son sourire étoient célestes. Les portraits qui restent d’elle sont très-enlaidis, et ne donnent même pas l’idée de ce délicieux visage. Elle étoit douce et bienveillante, ses manières étoient simples, et par conséquent aimables, et la faveur dont elle a joui depuis n’a jamais rien changé à son extérieur. On disoit qu’elle avoit peu d’esprit ; pour moi, je ne la trouvois dans la société ni bornée ni même insipide[1]. Madame la prin-

    jour elle parut, dans une grande fête, coiffée par Léonard avec une serviette damassée coupée par bandes, et elle eut beaucoup de succès.

    (Note de l’auteur.)

  1. Madame de Polignac, née Polastron, gouvernante