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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/89

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sieux, quelques jours après, m’y mena pour y passer douze jours. Nous y trouvâmes beaucoup de monde, entre autres la marquise de Boufflers, mère du fameux chevalier de Boufflers : elle étoit spirituelle et piquante. Sa fille, madame de Cussé, qu’on a depuis appelée madame de Boisgelin, n’étoit ni l’un ni l’autre, ce qui, dans cette famille, avoit l’air d’une distraction. Le comte de Maillebois[1] étoit à ce voyage ; il passoit pour avoir beaucoup d’esprit ; je ne m’en suis jamais aperçue, et il me paroissoit ennuyeux. M. de Castries, depuis maréchal de France[2] : j’aimois beau-

  1. Le comte de Maillebois, fils du maréchal de ce nom, avoit alors plus de cinquante ans ; il est douteux qu’il eût beaucoup d’esprit, car sa conduite fut celle d’un homme de petit jugement. Le tribunal des maréchaux de France le déclara calomniateur ; il fut disgracié et enfermé dans la citadelle de Doulens. En 1784, le ministère l’envoya en Hollande pour y soutenir le parti démocratique contre le roi de Prusse. Il fut décrété d’accusation en 1791, par l’assemblée nationale, comme auteur d’un plan de contre-révolution concerté avec la cour de Turin ; il se retira en Hollande, où il mourut en 1792.
    (Note de l’éditeur.)
  2. Le maréchal de Castries avoit servi sous le prince de Soubise ; il fut blessé à la bataille de Rosback : il le fut